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Avant-Propos

Chronique sarde… mais pas que !

 

Cette chronique, aboutissement d’une longue réflexion, va me permettre de m’adresser directement aux lecteurs qui me feront l’honneur de suivre ces articles sur le blog de mon site www.albiez-le-jeune.com ,ainsi qu’ à ceux qui ont apprécié mes reportages dans le journal La Maurienne auquel j’ai collaboré pendant de nombreuses années.

 

Quelles en sont les raisons ? Dès le 14 novembre 2023, mon épouse, nos deux chats et moi, aurons quitté Albiez-le-Jeune pour nous installer définitivement en Sardaigne. Une décision capitale pour un Mauriennais pure souche qui a vécu toute son enfance et une grande partie de son existence entre Saint-Jean-de-Maurienne et Albiez-le-Jeune, dont par surcroît, il fut le maire de 2014 à 2020.

 

Certains de mes amis et connaissances ont pu considérer ce départ comme un arrachement douloureux, mais il n’en est rien, mis à part l’éloignement que je vais mettre entre nous et la doyenne de mon village avec qui, journellement par téléphone, nous nous entretenons du souvenir d’Albiez.

 

Je ne sais pas vous, mais moi, à près de 80 ans, j’ai plutôt tendance à me détacher des biens matériels pour privilégier le souvenir et son partage. Parfois, je donne par boutade cette justification : Il y a 77 ans que je contemple les Aiguilles d’Arves, cela commence à bien faire, voyons d’autres merveilles pendant qu’il en est encore temps !

 

Plus sérieusement, je considère que l’attachement au pays relève plus de l’humain que des paysages. Pour moi, nos parents, grands-parents disparus, restent vivants tant que quelqu’un pense à eux. Peut-être que, pour ma part, en écrivant ces lignes, je recherche un peu d’immortalité ?

 

Nous vivons à Albiez de façon permanente depuis presque 20 ans. Je ne ferai pas l’affront à mes concitoyens mauriennais de décrire les difficultés de la vie en montagne l’hiver : couper du bois en forêt, manier la pelle les jours de neige, maintenir opérationnels des véhicules adaptés au climat, subir l’isolement. Ce sont, à court terme, les désagréments auxquels nous voulons échapper en faisant des choix sans contrainte. C’est une de nos principales motivations de départ.

 

Pourquoi la Sardaigne ? Le climat y est doux, la mer omniprésente (je suis un marin savoyard), l’immobilier y est plus accessible qu’en France et le coût de la vie nettement inférieur. Bref, que des avantages. Mais encore : mes arrière-grands-parents étaient Sardes puisque nés avant 1860 ! Ce n’est pas rien ! N’oublions pas que les rois de Sardaigne, depuis 1720 avec Victor-Amédée II, sont issus de la maison de Savoie et que sur l’île, leur souvenir est encore très vivace ! Je le dis souvent : Nous allons nous établir dans la Savoie d’outre-mer !

 

Pour terminer cette présentation, mon objectif est de partager mes souvenirs d’Albiez et du Saint-Jean d’après-guerre, de rappeler à mes contemporains ce qu’était le royaume de Piémont-Sardaigne, sans me priver de quelques réflexions personnelles sur les époques passées et actuelles. Ce sera comme un carnet de voyage, dans le temps, dans l’espace, dans la culture et la mémoire mauriennaise.

Jean-Michel Reynaud

A suivre…