· 

Corse et Sardaigne à la dérive !

 Si au cours de la précédente chronique j’ai évoqué le premier lien historique entre la Savoie et la Sardaigne avec le premier roi issu de la Maison de Savoie, Victor-Amédée II en 1720, il existe d’autres relations bien antérieures, géologiques et tectoniques, entre la France et la Sardaigne !

 

Certains amis bien intentionnés nous ont mis en garde : Vous allez vous installer en face du Vésuve, non loin du Stromboli et de l’Etna, prenez garde aux éruptions volcaniques ! Je leur pardonne leur ignorance : malgré des traces anciennes de volcanisme en son centre, l’île ne présente aucun caractère sismique. Elle constitue, avec la Corse, sa voisine, un morceau de côte provençale, peut-être même catalane, parti à la dérive, il y a plus de 20 millions d’années vers la botte italienne dans un mouvement appelé par les géologues : dérive cénozoïque. Elle n’a donc rien de commun avec la bouillante Italie continentale ! Allez, pour être honnête, j’avoue que je n’en savais rien jusqu’à ces derniers mois !

 

Cette précision apportée, confirmant notre légitimité à occuper une portion de territoire d’un peu moins de mille mètres carrés dans la commune de Bulzi, pourrais-je considérer le cours Vittorio Emmanuelle II à Sassari comme le prolongement naturel des rues Bonrieux, Saint-Antoine, du Collège, où je suis né, en 1946 à Saint-Jean-de Maurienne ? Je n’irai pas jusque là, même si dans mon cœur je ne manque pas de les associer, par considération pour mon pays d’accueil.

 

Je pense qu’il serait utile pour le lecteur, afin de ne pas le perdre dans mes évocations littéraires que je souhaite erratiques, de disposer de quelques points de repère sur le parcours de ma famille. Orphelin de père dès 1949, j’ai été élevé alternativement par ma maman, rue du collège (numéro 6) où elle tenait un commerce d’articles de ménage, et par mes grands-parents, à Albiez-le-Jeune, où mon pépé, Ignace Alphonse Olivier était cantonnier et agriculteur. Se sont donc imprimés, dans ma mémoire et mon cœur d’enfant, des souvenirs, des émotions aussi bien d’Albiez que de Saint-Jean, indissociables. Par cette chronique, je souhaite les partager avec le lecteur, mauriennais ou non.

 

 

Ainsi, dès ma plus tendre enfance, j’ai pu parcourir bien des fois les 52 lacets séparant Saint-Jean d’Albiez (nombre officiel fixé définitivement par mon grand-père), dans les divers véhicules de Lubin Olivier, notre transporteur (Prairie Renault, Tub Citroën), multipliant mes terrains de jeux : place du Marché, Champ-de-Foire, l’Alouette, Plan des Danses…

A suivre

 

Jean-Michel Reynaud