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13 - Rue du Collège

N’étant pas spécialement accro à Facebook, je ne manque pourtant pas de suivre les publications de mes compatriotes, du journal la Maurienne, de ses journalistes et correspondants, par exemple. Récemment, Michèle, un membre du groupe Facebook : « Tu sais que tu viens de Saint-Jean-de-Maurienne quand... », a publié une photo de son grand-père, le cordonnier Victor Audé de la rue du Collège. Ce fut pour moi un grand moment d’émotion, ayant vécu toute mon enfance (partagée avec Albiez-le-Jeune), à quelques mètres de lui, puisque nous habitions exactement en face de son échoppe, nos fenêtres en vis-à-vis.

Cet événement déclencha en moi le désir impérieux de rédiger cette chronique pour laquelle j’attendais un moment favorable. Étant doté d’une assez bonne mémoire des faits anciens, mes souvenirs présentaient quelques lacunes. Pour les combler, qui de mieux placé que mon conscrit et camarade d’école Hervé Bottino ? C’est de bonne grâce qu’il s’est soumis à mon questionnaire vite transformé en une discussion amicale passionnée.

La présente chronique vise à dresser la géographie de ma rue natale, telle que je l’ai connue de 1946 à 1958. Arpentons-la depuis la cordonnerie, inchangée depuis, qui devait, à l’époque, se situer au n° 3 de la rue.

À sa gauche, en descendant, c’était la laiterie Dufreney, occupée auparavant par la boucherie Dalaison. Hervé l’avait oublié, mais à cette évocation, il s’est souvenu que c’était pourtant sa grand-tante qui avait créé cette activité à cet endroit. C’est même le mari de cette dame, qui avait formé le père d’Hervé au métier de charcutier, à l’angle des rues Borcière et Bonafous.

Plus bas, le magasin de chaussures d’Eugène Audé, fils de Victor. Puis on se souvient du tabac Deléglise, qui vendait également des jouets et des farces et attrapes ! À l’angle de la rue Borcière, le Café du Centre, tenu par Mimi Fivel. Je ne parlerai pas de la vitrine suivante, la boucherie Ruaz qui s’ouvrait sous les portiques, de même pour Gavarini, de l’autre côté.

Nous remontons côté pair avec le café de Jeannot Sibué, port d’attache des cars Bouttaz. Puis la petite échoppe du "bouif" (cordonnier) Duverney. Cet homme possédait un scooter assez spécial, à la roue avant carénée, un modèle que je n’ai jamais revu ailleurs !

Mais ne traînons pas, rendons visite à la mercerie de Mme Challier au numéro 4, notre voisine. Au 6, c’était notre maison avec un commerce d’articles de ménages créé par mon père et ma mère, puis tenu ultérieurement par mon beau-père, Joseph Le Goff. Il fut géré, à partir de1958, par M. et Mme Collet qui transféreront le magasin à la Rénovation lors de la démolition de ce pâté de maisons. À côté de nous, le café Chaix, le rendez-vous des cars Rol qui desservaient Fontcouverte, tenu par un couple adorable. Quelques pas pour retrouver l’horloger Fivel qui céda sa place à M. Charvin, dont l’épouse était Biterroise.

Après avoir traversé la rue de l’ancien Hôtel de Ville, on trouvait la corsetterie Podoriezack, précédée, me semble-t-il, d’une laiterie Gaden. Suit la nouvelle boucherie Dalaison qui avait traversé la rue. Toujours dans l’alimentaire, une des trois boulangeries de la rue avec Quézel (suivie de Champalbert). C’est maintenant le magasin d’électricité Rossi à l’angle de la rue des Écoles.

Nous poursuivrons dans une prochaine chronique notre exploration de cette artère, qui, avec les rues Bonrieux et Saint-Antoine, constituèrent des siècles durant, l’épine dorsale de la ville.

 

À suivre.

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