La parution du premier volet de ma rue natale a suscité des réactions, notamment celle de Marie-Thérèse Drillat, née Bouttaz, qui, à 83 ans, s’enorgueillit d’y être née et de l’avoir toujours habitée. J’ai eu la chance, lors de mon récent séjour express en Maurienne, d’avoir pu passer quelques heures avec elle. Je peux ainsi rectifier une inexactitude au sujet de la boulangerie Champalbert qui, contrairement à ce que j’ai écrit, n’a pas succédé à la boulangerie Quezel, mais à Fivel, de l’autre côté de la rue. Pour ce qui concerne le fournil de Quezel, Mme Drillat précise : Quezel a vendu à Delas, qui a cédé le fonds à Dugas, lequel a transmis à Houdin qui a racheté Morregia devenu plus tard Hernould.
Nous avons interrompu notre visite historique de la rue du Collège à son intersection avec la rue des Écoles, reprenons. Toute la partie droite, en montant, depuis ce carrefour, jusqu’au petit Séminaire a été démolie, il n’en reste rien. Qui se souvient du pittoresque passage Pontcharra ? Il ne me revient que de vagues réminiscences de cette portion de voie. Hervé se souvient d’un grainetier aux multiples casiers de graines diverses. Marie-Thérèse Drillat vient à la rescousse : ce commerce était tenu par Mme Yvol, puis pas sa fille Mme Schwartz. En revanche, je me rappelle les demoiselles Jacomin, dont l’une était institutrice à l’école de filles en face de l’hôtel Saint-Georges. Ensuite, l’épicerie Didier chez qui nous achetions des bouteilles de gaz. Toute proche, le salon de coiffure de M. Champier (qui me coupait les cheveux en brosse) un spécialiste du brûlage de barbe (je l'ai vu pratiquer cette technique).
Nous longeons ensuite la maison Déquier, puis la remise des pompiers, dans une ancienne chapelle. L’évocation de ce bâtiment nous est chère à Hervé et moi, puisqu’à l’étage se trouvait une salle de classe où nous avons suivi notre CM2 sous la tutelle de François Julliard. C’était la première fois, peut-être à cause des baby-boomers, que la classe de CM2 de Mme Pachoud, au champ de foire, avait dû être divisée en deux groupes.
Cette année-là s’est produit ce que l’on a appelé « l’affaire Teresa Costa », juste à côté de notre classe. Ce fut terrifiant.
Redescendons vers notre point de départ. Après avoir laissé à notre droite le petit séminaire et le Collège Libre, nous longeons la grosse maison des transports Bouttaz suivie de l’épicerie Collet à l’enseigne des Docks Lyonnais. Qu’ajouter sur la boulangerie-pâtisserie voisine : Cha-Cha-Cha, puisqu’elle fut gérée successivement par Charvoz, Chaton et Champalbert, puis Gilbert-Collet, sinon qu’elle a laissé un souvenir impérissable sur les papilles gustatives des personnes de mon âge !
Puis, séparée de la boulangerie par une impasse menant à leur entrepôt de combustibles, l’épicerie Bellet Flammier. Immédiatement après, on trouve la poissonnerie Rusmigo, suivie du magasin de nouveautés de Lina Egidi, dont le panneau indique : « Laines Welcome Moro ». Encore un débit de boissons avec le café Panchairi, un deuxième avec celui de Marie Charpin, puis la boucherie de Paul Gaden à l’intersection avec la rue de la sous-préfecture.
Nous traversons pour rejoindre la boulangerie Fivel. Elle jouxte la maison Audé, nous avons fait le tour de notre petit village. Cette description, sous un angle plutôt géographique, demande à être complétée par son aspect humain, la vie des habitants de l’époque, extrêmement riche et animée, tout à l’opposé de ce que montre cette rue de nos jours.
Marie-Thérèse, Hervé et moi avons réuni nos souvenirs afin de retracer le plus fidèlement la physionomie de terrain de jeux de notre enfance. Je ne prétends pas à l’exactitude ni à l’exhaustivité de cette description.
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